Cet article a été rédigé à partir du contenu présenté par Mathieu Bergeron, le président fondateur du Groupe iCible, dans le cadre du Rendez-vous du printemps 2022 de RIDEAU.
Table des matières
Que s’est-il passé avec les spectacles les plus populaires ?
Quand la pandémie s’est déclarée et que les diffuseurs ont commencé leurs reports et annulations, une de nos observations était que les spectacles plus populaires semblaient moins affectés par les annulations et subissaient plus de reports que les autres spectacles.
On a voulu valider cette hypothèse. Pour ce faire, on a créé un indice qui permet de qualifier la popularité ou l’attractivité d’un spectacle ou d’un artiste. L’indice d’attractivité, calculé sur 8 points, est composé des critères suivants :
On a ensuite calculé la cote d’attractivité, de 0 à 8, pour chacun des spectacles. L’indice d’attractivité nous permet ainsi de regrouper les spectacles au-delà des traditionnelles catégories (humour, chanson, danse, théâtre, etc.) et d’obtenir un portrait différent des ventes de billets.
L’humour règne

À titre indicatif, on a calculé la cote d’attractivité moyenne de chaque catégorie de spectacles (sur 8 points). On remarque que l’humour est la catégorie qui possède la cote d’attractivité la plus élevée, suivie par variétés et chanson, alors que famille est la catégorie avec la cote la moins élevée.
Annulation des spectacles en fonction de leur attractivité
Dans une situation normale, le graphique ci-dessus devrait suivre une diagonale parfaite (la ligne pointillée). L’hypothèse selon laquelle les spectacles plus attractifs (cote d’attractivité de 6 à 8) ont été moins annulés que la normale se confirme donc clairement.
On a aussi examiné quels types de spectacles ont été présentés durant la COVID-19 au Québec. Ce qu’on constate, c’est que les spectacles présentés pendant la pandémie avaient une cote d’attractivité moyenne (de 1 à 5).
Et après la pandémie ?
Mais qu’en est-il des spectacles présentés à l’heure actuelle? On avait l’hypothèse que les diffuseurs se rabattraient sur des valeurs sûres pour ramener le public en salle lors de la réouverture. On a donc voulu étudier la composition actuelle (au 15 mai 2022) de la programmation en fonction de la cote d’attractivité des spectacles.
On constate rapidement que notre hypothèse ne s’est pas confirmée. Les spectacles de cote 3 et 4 (attractivité faible à moyenne) sont davantage programmés qu’à l’habitude, alors que les spectacles de très grande attractivité (cote 8) sont considérablement moins programmés que la normale.
Conclusion
À la lumière des analyses présentées ci-dessus, on peut constater que les spectacles les plus attractifs ont surtout été reportés durant la pandémie. Peu de spectacles avec une haute cote d’attractivité ont eu lieu durant cette période, et ce sont principalement des artistes de notoriété moins importante qui se sont produits pendant la pandémie.
La logique nous amène à dire que les artistes derrière les spectacles plus attractifs n’avaient pas d’intérêt à se produire devant des jauges réduites et qu’il était plus judicieux pour eux d’attendre le retour aux capacités normales.
L’une des bonnes nouvelles qui ressortent de notre analyse est que les spectacles moins attractifs ont eu lieu proportionnellement à la normale durant la pandémie. Plusieurs mesures de soutien ont été mises en place pour aider l’industrie, et selon les résultats de notre analyse, elles semblent avoir fonctionné.
Turbine est actuellement alimenté par les données de ventes anonymisées des 160 salles qui utilisent Tuxedo, le logiciel de billetterie commercialisé par le Groupe iCible. Ces 160 salles vendent approximativement entre 25 % et 30 % de tous les billets des spectacles francophones au Québec. Les présentes analyses, bien qu’à notre avis représentatives de la réalité, sont basées sur les données d’une partie de l’industrie seulement.
À noter: les salles spécialisées ont été exclues de l’analyse, puisque qu’elle a été réalisée à l’intention des diffuseurs pluridisciplinaires. Par ailleurs, pour les fins de notre analyse, on considère que la période pandémique s’étend du 13 mars 2020 au 1er mars 2022, moment auquel les salles de spectacles du Québec ont pu revenir aux jauges pleines.
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