En vrac :
-L’humour féminin domine en majorité, la musique bien en selle malgré un recul
-Black Friday in, Boxing Day out
-Une année dans le vert, malgré tout
Comparez avec vos propres chiffres
Pour tirer le meilleur parti de cette analyse, nous invitons les client·es de Turbine à se pencher sur leur tableau de bord individuel et à comparer leurs résultats à ceux de leurs pairs. Cela vous permettra de dégager des observations sur l’efficacité de vos propres actions en les comparant aux tendances observées à l’échelle provinciale. Pour une comparaison optimale, nous vous suggérons de consulter vos données couvrant la même période sur les trois dernières années. Les trois indicateurs qui maximiseront votre comparaison sont :
– Le ratio entre les ventes en ligne et locales
– L’évolution globale de vos ventes
– La répartition des tarifs (Membre, régulier, promotion)

Méthodologie
Entre le 1er octobre et le 31 décembre 2024, nous avons analysé les statistiques des transactions réalisées auprès de nos 71 partenaires multidisciplinaires membres de RIDEAU. Ces données ont été classifiées par créateur, par domaine artistique et selon l’origine des revenus, avant d’être mises en parallèle avec les performances des saisons et années antérieures. Seules les œuvres présentées chez au moins trois programmateurs distincts ont été prises en compte. Les ventes pour des locations et des événements corporatifs ont été exclues afin de privilégier celles destinées au public général.
* À noter que, pour se coller davantage à la nomenclature officielle de Scène Pro, la catégorie Chanson a maintenant été fusionnée à la catégorie Musique.
Ventes par catégorie – On rit et on chante presque toujours autant

Ce n’est presque plus drôle de le répéter, mais l’humour continue de déplacer les foules, avec 42,1% des ventes par catégorie (une légère baisse de 2,8% de part de marché en comparaison avec la même période en 2023).
La musique reste bonne deuxième à 30%, mais perd 6,4% de parts de marché, saupoudré sur les autres disciplines. Le théâtre – 3e en piste avec 15% – récupère une partie de ces baisses, en hausse de près de 5% par rapport à 2023. Cinéma (3,2%), cirque (2,5%) et danse (1,5%) – bien que marginaux – performent mieux que l’an dernier.
La musique est également encore la plus diluée par événement en termes de ventes, avec 1954 événements se partageant 30% des ventes, contre 779 événements pour 14,8% en théâtre, et 1292 événements pour 42,1% en humour. Dans l’absolu, la rentabilité d’un spectacle de musique est donc moindre que pour un spectacle d’humour.
Répartition des ventes – Le plein prix ne dérange pas

Les ventes aux tarifs promotionnels (vert) restent les mêmes (10%) entre 2023 et 2024, montrant encore une fois que l’intérêt des publics à acheter des billets de spectacle reste peu motivé par les rabais, mais plutôt par l’attrait du produit. Petit recul des ventes en ligne, qui restent cependant dominantes (71%).
Top 15 artistes – Les femmes au sommet d’une montagne d’humoristes

L’humour prend 13 des 15 places, similaire à l’an dernier (12/15 en 2023). Il est cependant intéressant de noter qu’alors que 80% de tous les spectacles d’humour au Québec mettent des hommes en vedette, 4 des 5 premières positions sont occupées par des femmes (et la 6e place, par une dragqueen). La présence de Mike Ward en tête n’est probablement pas étrangère à l’annonce de son billet platine (100 000 billets vendus pour son spectacle Modeste) en octobre dernier. Mention spéciale pour Christine Morency (billet deux fois platine en janvier 2025), Boucar Diouf et Fred Pellerin qui se hissent dans notre palmarès pour une troisième année consécutive!
Ventes quotidiennes – Black… semaine?

Si le Black Friday est devenu un temps fort incontournable pour la vente de billets, il est intéressant de souligner que l’importance du vendredi en soi s’est légèrement diluée. Ainsi, les promotions étiquetées « Black Friday » s’étendent maintenant souvent du mardi au vendredi, créant une période propice à la vente plutôt qu’une date unique. Fait intéressant : malgré toute sa force, le Vendredi fou atteint des sommets de vente moins élevées que la période d’abonnement d’avril/mai, le meilleur moment pour les ventes en culture. À garder en tête dans la répartition des budgets marketing annuels!

Une fin d’année en crescendo
Novembre 2024 nous aura cependant offert toute qu’une frousse : avec des ventes inférieures à 2023 au début du mois, tout portait à croire que cet automne serait à l’image du reste de l’année : en baisse par rapport à l’an dernier. La période du Black Friday a heureusement rattrapé le retard de belle manière, ramenant les ventes au même niveau qu’à la même date en 2023. Décembre avait le vent dans les voiles : allait-on assister à la remontée tant espérée? Contrairement au Canadien, les billetteries ont livrées : au 31 décembre 2024, on comptait une hausse de 8% par rapport aux ventes totales de la période l’an dernier. Et le but!

Les plus fous : humour et musique
Le Vendredi fou a surtout la cote pour les amateur·rices d’humour et de musique, deux catégories où on dénote une hausse significative des ventes. À l’inverse, les arts vivants comme la danse, le cirque et la variété ne bénéficient pas spécialement de cette période, alors que la courbe de billets vendus ne bouge pas significativement.
Et les spécialisés?
Bien que les salles présentant uniquement une forme d’art vivant ne soient pas comptabilisées dans les totaux, nous avons voulu voir si le Black Friday était une période faste pour eux. Verdict? Le Vendredi fou n’est pas une date aussi significative que pour les pluridisciplinaires : les sommets du début octobre (fin de la rentrée culturelle) dépassent largement les ventes de novembre. Ça demeure une date clé pour la vente des salles spécialisés, mais de moins grande importance.

Remballer le Boxing Day
A contrario, on remarque que le Boxing Day a perdu son attrait, devenant un temps faible pour les ventes comparativement à l’ensemble de la période novembre/décembre pour une autre année de suite. Le 26 décembre demeure cependant le dernier soubresaut des ventes avant la période morte de la fin d’année. Ainsi, vaut mieux déplacer les efforts marketing à la fin novembre que de s’entêter à forcer les achats à la fin décembre. Qu’à cela ne tienne, décembre reste une période faste : on constate une légère hausse des billets vendus par rapport à 2023, notamment au début du mois (sauf le lundi 1er décembre : le CyberMonday n’est pas entré dans les habitudes des consommateur·rices de culture!). Comme quoi les cadeaux de dernière minute continuent de changer la donne.
Après deux années de suite à performer si peu, on peut l’affirmer sans peur : le Boxing Day est bon pour le recyclage, et ce, pour de bon. Sachant que les autres industries prennent toute la place lors de cette journée des soldes, concentrons-nous davantage sur le Vendredi fou : son délire est beaucoup plus payant!
Ventes cumulatives – Une année plus faste que ressentie
Bien que 2024 ait connu son lot de revirements budgétaires et de diminutions d’achalandage, les chiffres nous montrent que 2024 a été une année économiquement rentable, avec une hausse des revenus par rapport à 2023. Le ralentissement du début d’année a en effet été rattrapé à partir de l’automne. Une bonne nouvelle de fin d’année!
Une note sur l’humour
Si certains grands joueurs ne figurent pas parmi nos clients, l’échantillon de Tuxedo demeure significatif pour illustrer les tendances et la diversité des offres en tournée dans les régions du Québec. C’est indéniable : on aime beaucoup rire!
Rédaction par Capas
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