10 Métiers, 10 Turbines

En vrac

• La donnée peut être interprétée autant de manière proactive que réactive
• Les tendances qui se dessinent en temps réel aiguillent autant pour la vente personnalisée que pour la stratégie globale liée à un projet culturel spécifique
• Comprendre comment un partenaire, un bailleur de fonds ou un·e politicien·ne interprète nos données permet également d’affiner ses propres analyses
• En bonus : Un onzième métier!

Grâce à notre section C’est pour qui, on sait déjà que Turbine est utile pour diverses institutions culturelles : salles de spectacle, musées, festivals, villes et plus encore. Mais quand on dit « C’est pour qui », on peut vraiment se demander qui bénéficie d’être derrière son écran à lire les données qui s’affichent. Vous? Votre direction? Votre billetterie? Vos artistes? Votre journal local? Votre voisine un peu trop curieuse? La réponse : tout le monde (surtout la voisine et son nez qui dépasse de la clôture)! Aperçu de 10 métiers qui ont tout à gagner à s’approprier les données client de leur salle, de leur région ou de leur marché.

CHEZ LE DIFFUSEUR

1) Direction administrative

Bien orienter les décisions financières et stratégiques d’une salle de spectacle passe par une compréhension aiguisée de la fluctuation des ventes, des revenus par type de spectacle, des périodes d’achats les plus propices et des nombreux portraits possibles de la clientèle. En filtrant ses données adéquatement, une direction administrative de théâtre peut ainsi prévoir et ajuster l’allocation des ressources humaines, communicationnelles et financières pour maximiser l’efficacité et la rentabilité de sa structure. 

2) Direction artistique

Artistique rime avec chiffres plus souvent qu’on le pense. Pour créer un pont solide entre tendances actuelles, événements populaires, désirs du publics et vision créative personnelle, la direction artistique a tout à gagner à mettre en lumière les intérêts de ses audiences à travers leurs données sociodémographiques et la performance des programmations antérieures. Les ventes sont certes un baromètre important pour savoir si un choix de spectacle a répondu aux attentes, mais savoir prédire le comportement des spectateur·rices (preuves à l’appui) permet de préparer des programmations qui dosent adroitement nouveauté et valeurs sûres, succès et innovation.

3) Direction marketing

Trianguler les ventes avec les performances des communications et campagnes publicitaires permet assurément de comprendre comment une stratégie marketing déploie son impact. Mais les données client permettent d’affiner davantage les segments pour créer des actions personnalisées qui ont plus de chance de convertir un intérêt en billet. En nourrissant les campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux et les algorithmes de mise en page d’infolettre avec ces informations, on peut ainsi s’assurer que chaque impression est celle qui a le plus de chances de susciter un clic. Dans le même ordre d’idée, surveiller les hausses de ventes suite à la sortie d’articles par les médias ou une période d’affichage à travers la ville permet de mieux valider l’impact de chaque stratégie.

4) Responsable de billetterie

Experte de la salle et contact direct avec le public, la billetterie a tout à gagner à mieux cerner comment les client·es se comportent. En plus d’optimiser la logistique de ventes en fonction des moments d’affluence identifiées par une analyse des saisons précédentes, la billetterie peut aiguiller le public vers d’autres offres de spectacles si elle peut consulter les tendances d’achats selon les profils sociodémographiques. La billetterie peut également faire un suivi d’inventaire afin de déterminer s’il est nécessaire d’ouvrir des sections bloquées selon le niveau de vente. La ligne de front d’un théâtre devient ainsi plus efficace et plus outillée quand vient le temps de renseigner et de vendre.

5) Gouvernance du conseil d’administration

Pour s’assurer que la mission d’un organisme s’actualise convenablement et que les orientations à prendre s’alignent avec les résultats réels, quoi de mieux que se baser sur la donnée! Un conseil d’administration a tout à gagner à s’approprier les résultats annuels des ventes pour évaluer quels changements l’environnement sociodémographique opère sur l’organisme, quelles actions de la dernière année ont permis d’entretenir adéquatement le mandat de leur organisme et quelles décisions sont à prendre pour une meilleure santé structurelle. Le CA – conjointement avec le département de la philanthropie si votre organisme en possède un – peut également suivre la réponse des donateurs aux campagnes de sollicitation, et s’ajuster au besoin.

DANS LE MILIEU CULTUREL

6) Producteur·rice de spectacle

Pour pénétrer un marché et s’y déployer au maximum, un spectacle doit connaître les rouages des territoires ciblés. Avant même la première représentation, comprendre les publics des salles de spectacle qu’on souhaite approcher donne une longueur d’avance pour démontrer comment notre offre répond à sa demande. Une fois la tournée programmée et promue, analyser la vélocité des ventes et la réponse réelle du public permet d’ajuster les stratégies conjointement avec les partenaires pour remplir les salles au maximum. Et une fois la tournée terminée, la comparaison des rendements dans différentes villes facilite la préparation de la prochaine virée en province.

7) Journaliste culturel

Débusquer un scoop avant tout le monde, ça peut passer par débusquer les enjeux à travers les données. En suivant la fluctuation des habitudes de fréquentation, des taux de remplissage ou des spectacles les plus ou les moins achalandés, on peut suivre le déroulement des phénomènes culturels temps réel. Les tableaux de bord permettent aussi de remonter à la source des chiffres et de les citer dans des articles pour donner un poids supplémentaire à ses conclusions, et ce, en tout temps.

8) Bailleurs de fond

Plutôt qu’attendre les rapports des organismes après qu’un projet soit terminé, un subventionneur qui a accès à la donnée peut voir dans l’instant comment les initiatives qu’il finance se déploient sur le terrain. Ce poste d’observation permet une meilleure réactivité face aux enjeux du secteur, orientant les décisions grâce à des données et des comparatifs plus exhaustifs, qui continuent d’évoluer au-delà des bilans. Ainsi, les mesures de financement peuvent se baser sur un portrait évolutif et réel du terrain, plutôt que sur des photos déjà désuètes au moment de les regarder.

9) Consultant·e en stratégie

Un bon plan d’affaires ou une bonne étude de marché repose sur des chiffres afin de mesurer l’impact d’un nouveau projet de salle, d’une nouvelle expansion, d’un redressement ou de toute autre action qui veut débuter sérieusement. Le profil sociodémographique et économique des consommateur·rices de culture sur un territoire – ainsi que leur nombre et leur taux de fréquentation des installations culturelles en place – devient une mine d’or d’information pour évaluer les besoins et la rentabilité des projets à venir, afin que le tout s’inscrive harmonieusement dans son écosystème politique et culturel. 

10) Universitaire

Dans le cadre académique, les données sont la matière première de la recherche et de l’innovation. En buvant à même le puits, les projets et chaires de recherches peuvent analyser de manière exhaustive les dynamiques sur de vastes périodes et territoires pour comprendre réellement le monde culturel et son évolution constante. Les matrices et les thèses peuvent ainsi se reposer sur une matière solide en ce qui concerne le comportement des publics et le paysage sociopolitique des arts vivants.

BONUS

Responsable culturel·le municipal

Tout comme un bailleur de fonds, le département culturel d’une ville n’a plus à attendre pour observer comment ses institutions culturelles performent. Avec un accès direct aux jauges, aux ventes, aux portraits démographiques, et ce, de manière synchrone à travers leur territoire, les villes peuvent ajuster leurs services, leurs aides financières, voire leurs politiques proactivement afin de s’assurer que leur culture soit forte, réponde aux besoins des citoyen·nes et innove pour continuer de définir l’identité d’un municipalité.